In Memoriam de Jean d’Ormesson
(16.06.1925 - 05.12.2017)
. Il faut me pardonner. J’ai la manie des citations,
chacun le sait, et des noms un peu ronflants.
Jean d’Ormesson, Odeur
du temps, Éditions de Héloïse d’Ormesson, Pocket, 2011, 457
. On se moque de mon goût des citations. Mais il est à
mes yeux une manière de fraternité avec Kant ou Spinoza.
Jean d’Ormesson, «J’ai le culte des morts», entrevista de 29.10.2013, em
linha.
. Gala: Vous avez par exemple, cette passion des citations qui servent de
paravent à vos propres sentiments.
J.
d’O: Sans doute.
C’est ma charmante modestie. Les autres ont souvent mieux dit que je ne pourrais
le faire ce que je ressens.
Jean d’Ormesson,
entrevista com Séverine Servat, 14 de Abril de 2015, Gala Live, em linha
*
. C’était un aristocrate
du XVIIIe siècle égaré par la malice d'on ne sait quel dieu au temps du
nucléaire, de la technophilie et du politiquement correct.
Etienne de Montety, Le Figaro, 05.12.2017, net
. Un laboureur des lettres à la
nonchalance trompeuse, un humoriste travesti en philosophe, un indifférent
passionné et passionnant, un honnête homme dans le costume d’un homme desprit,
tel m’est apparu, attentif et aimable de surcroît, Jean d’Ormesson.
Dominique
Antoine, Interlignes, entrevista a
propósito do livro La Conversation , em
linha
.
C’est quelqu’un
d’assez seul, n’aimant rien tant que se promener à poil sur un chemin corse, au
milieu des chèvres, en regardant un beau paysage.
Jean-Marie Rouart
. Vous écrivez bien, Monsieur, je crois même
qu’il est difficile d’écrire mieux que vous ne le faites. Votre phrase est
allègre, parfois jusqu’à l’insolence, souple et précise, d’un équilibre sûr.
Vous êtes de ceux, un peu moins nombreux je le crains, à chaque génération, qui
savent que l’écrivain de race n’a pas besoin de s’inventer un langage pour
parler un langage qui soit à lui. Votre style est donc celui d’un classique.
Thierry Maulnier, Resposta a Jean d’Ormesson na Academia Francesa
*
. Les philosophes me prenaient pour un sauteur et les
sauteurs pour un philosophe. Et moi, ni l’un ni l’autre, bien caché, je voyais
la vie s’écouler avec plaisir.
Jean d’Ormesson, Garçon
de quoi écrire, Gallimard, Folio, 1991, 88.
. Les maîtres, à cette époque, au lycée
Condorcet, étaient des professeurs éminents et parfois célèbres: un Léon
Brunschvicg, l’auteur des Étapes de la philosophie mathématique et de Progrès
de la conscience dans la philosophie occidentale, un Charles Salomon qui
répétait volontiers : « Messieurs, je vous habituerai à une extrême précision
», un Hippolyte Parigot, journaliste au Temps et critique dramatique,
ennemi juré du mauvais goût, du maniérisme, de l’affectation, et dont une des
formules favorites était, dans sa simplicité, d’une terrible et éternelle
vérité : « Croyez-moi, Messieurs, c’est une chose très difficile que d’écrire
en français. »
Jean
d’Ormesson, Discours de réception, 6 de Junho de 1974, em linha
. La source, la racine, le point de départ de tout – de la langue et de la
pensée –, c’est l’école et l’enseignement. On a parfois le sentiment que l’école, qui n’apprend plus à
écrire, n’apprend même plus à lire – ni d’ailleurs à compter, ni à comprendre,
ni à penser. Les méthodes nouvelles
semblent moins efficaces que la bonne vieille dictée et la poésie apprise par
coeur et les tables de multiplication et la liste des départements et la
chronologie des rois de France ressassées jusqu’à plus soif. Il n’est pas tout
à fait exc1u que l’éveil, l’ouverture, l’adaptation au monde ne prennent de
sens que par l’effort et la discipline librement consenties. «Il n’y a pas
d’effort inutile. Sisyphe se faisait les muscles.» La pensée de Paul Valéry est
peut-être le précepte de base de tout enseignement.
Une langue claire,
maitrisée, sans fioritures de routine ou d’idéologie, sans traces de graisse ou
de paresse, sans ambiguité et sans flou, ouverte à l’extérieur parce qu’elle
serait solide à l’intérieur, voilà le but qu’il faut se fixer. Pour le reste,
inutile de pleurer. Tant que les Français ne seront pas plus nombreux, tant
qu’ils ne seront pas plus actifs sur les marches étrangers, tant qu’i1s ne
seront pas décidés à se manifester au-dehors plutôt qu’à s’enfermer chez eux,
comment le français progresserait-il dans le monde?
Jean d’Ormesson, Odeur du temps, Pocket, 2011, 300-301 (Le Figaro, 14 avril 1983)
. J’ai toujours pensé que je serais un des dernières à écrire encore un
livre comme on les écrivait dans les siècles évanouis : avec une plume ou
un crayon, sur du papier, dans cette langue millénaire aujourd’hui menacée dont
se servaient Chamfort, Mérimée, Giraudoux ou Colette, sans machine d’aucune
sorte, sans trop se soucier de la mode ni des lecteurs, dans le sillage des
grands anciens dont on s’efforçait de se souvenir au lieu de rompre avec eux.
Jean d’Ormesson, Une autre histoire
de la littérature française, Gallimard, Folio, 2005, II, p. 324
. Et si je ne passais pas à l’acte d’écrire ces immenses choses, c’était
non seulement parce que je m’en sentais incapable, mais aussi parce que je me
berçais de l’illusion rassurante du chef-d’œuvre à La Chartreuse de Parme, qu’on peut écrire à l’âge mûr, en quelques
semaines, qui rachète les vagabondages de la vie et dont on peut même penser
que ces vagabondages l’ont aidé à naître.
Jean d’Ormesson, Garçon de quoi
écrire, Gallimard, Folio, 279-280
. On nous
demande souvent quels livres emporter sur une île déserte ? Certains répondent Les Mémoires d’outre-tombe, La Recherche du
temps perdu, ou tout Shakespeare. Moi, j’emporterais d’abord le Littré. J’y
apprends toujours quelque chose et, de surcroît, c’est un extraordinaire
recueil de citations littéraires. Toute l’histoire de la littérature est
dans le Littré.
Jean d’Ormesson, entrevista
. J’ai toujours défendu l’idée qu’il n’y a pas de devoir de culture et que
la littérature est d’abord un plaisir. Un plaisir très haut et qui exige
souvent des efforts. Mais enfin, un plaisir.
Jean d’Ormesson, Saveur du temps,
Pocket, 2010, p. 190
. La littérature classique est écrite par d’honnêtes gens pour l’honnête
homme.
Jean d’Ormesson, Une autre histoire da la littérature française, Gallimard,
Folio, 2005, I, p. 57.
. Le nationalisme littéraire, je le répète, m’est entièrement étranger. La
Fontaine, Flaubert et Proust, qui ne se sont jamais définis comme des écrivains
nationaux, ont fait plus pour la gloire de la France que Barrès ou Drumont, et
autant que Péguy. Alors de quoi s’agit-il ? Avant tout de payer un tribut.
Le lien du langage, dit Tocqueville, est le lien le plus fort et le plus durable
qui puisse unir les hommes. La langue est tout pour un écrivain, et la langue
française est tout pour moi. Je dirais même que, pour moi, la langue française
compte plus que la France.
Jean d’Ormesson, Garçon de quoi
écrire, Gallimard, Folio, 1991, p. 94
. Et en ce qui concerne les jugements littéraires, je n’ai jamais fait
mystère de mes préférences, même quand elles pouvaient déranger mon «camp»
supposé. Dans ce domaine, le conformisme et l’anticonformisme me sont également
étrangers.
Jean d’Ormesson, Garçon de quoi
écrire, Gallimard, Folio, 1991, p. 43
. - Et en littérature ? - J’ai mes grands hommes, naturellement. Mais,
je lis comme j’écris : pour le plaisir. Et j’en trouve un peu partout.
Jean d’Ormesson, Garçon de quoi
écrire, Gallimard, Folio, 1991, p. 45
. Mais la colombe de Kant s’imaginait, elle aussi, devoir mieux voler si
l’air ne l’a gênait plus. Il n’est pas certain que l’absence de matière soit
l’idéal de la forme. Il peut y avoir avantage pour un contenant d’avoir un
contenu à contenir. Le langage n’a peut-être pas tout à gagner de n’avoir plus
rien à dire.
Jean d’Ormesson, Au revoir et Merci
. La littérature, c'est une affaire entendue, est du chagrin dominé
par la grammaire.
Jean d’Ormesson, Qu’ai-je donc fait
. Sans doute, d’une façon ou d’une autre, toute littérature est liée à
l’échec et a la revanche sur l’échec.
Jean d’Ormesson, Mon
dernier rêve sera pour vous – Une biographie sentimentale de Chateaubriand,
Jean-Claude Lattés, Le Livre de Poche, 2010, p. 261
. S’il fallait résumer en deux mots l’image que nous
nous faisons de la littérature, nous dirions : le plaisir et le style. Ils
ne cessent de se mêler et de s’entrecroiser. Le plaisir : les histoires,
l’intrigue, les personnages, la surprise et la gaieté, l’intelligence et la
hauteur, le souvenir et l’espérance. Tout cela n’est rien et ne peut rien être
sans le dieu mystérieux qui règne sur les mots et qui donne son statut a la
littérature : le style.
Jean d’Ormesson, Une autre histoire de la littérature française, Gallimard, Folio, 2005,
II, p. 11
. La littérature vivante d’aujourd’hui,
qui m’a si souvent emmerdé avec son sérieux implacable et son pédantisme
expérimental et toujours avorté, je lui rends bien volontiers la monnaie de sa
pièce et je l’envoie se faire foutre avec beaucoup de gaieté.
Jean d’Ormesson, Qu’ai-je donc fait, Robert Laffont, 2011, Pocket, 26
. Bien sûre, je hais la mode, les auteurs qu’il faut avoir lus, tout ce qui
est important aujourd’hui et qui sera oublié demain. Mais la mode ne mérite pas
plus que le silence. Seuls comptent ceux qu’on lit avec une sorte de
tremblement, et qui pour moi s’appellent Chateaubriand, Stendhal, Aragon…
Jean d’Ormesson, Garçon de quoi
écrire, Gallimard, Folio, 1991, p. 46
. -- Les philosophes et les écrivains font partie de vos absents intimes
?
-- Ah oui ! Je suis surement plus proche de Chateaubriand
et de Saint Augustin que de mes arrière-grand-mères... Ils sont mes intimes,
car je leur dois tout. Quand je parle du temps, c’est à la lumière du Livre XI
des Confessions.
Jean d’Ormesson, «J’ai le culte des morts», entrevista de 29.10.2013, em
linha
. En règle générale, je préfère l’avenir au passé, mais, en matière de
langage, je crois que nous arrivons au bout de quelque chose que j’ai aimé.
Jean d’Ormesson, Et toi mon cœur
pourquoi bats-tu, Folio, 2012, p. 418
. Disciple optimiste, attardé et
vraisemblablement unique en notre âge de Bernardin de Saint-Pierre, de Leibniz,
du Caro de La Fontaine
et du docteur Pangloss, je m’obstine encore a penser que Dieu se charge du
monde et des hommes plutôt mieux que les hommes. L’histoire a plus de talent
que ses acteurs les plus géniaux.
Jean d’Ormesson, Au revoir
et merci, «Préface»
. J’ai simplifié ma vie. Je
n’écris plus de préfaces, je ne vais plus dans les colloques, et le téléphone
portable, Internet et donc Facebook me sont complètement étrangers. Je ne porte pas de
montre non plus, car la tyrannie du temps est une atteinte grave à la liberté.
Contrairement aux souliers. J'ai beaucoup aimé les souliers, au point d'avoir,
pendant un temps, dépensé tout l’argent que je gagnais chez Gatto, le
cordonnier du roi d’Italie. J’étais bizarre.
Jean d’Ormesson, entrevista a Le Point, 17.05.2012, em linha
. Moi qui ne crois pas aux systèmes, je
croirais volontiers à une certaine allure et au style. J’apprécie de l’égoïsme
l’aisance, l’absence de contrainte, le laisser-aller sans avachissement.
Jean d’Ormesson, Du côté de chez Jean, VII
. Je ne crois pas au déterminisme économique, à ce déterminisme que les
libéraux extrêmes et les marxistes ont curieusement en commun.
Jean d’Ormesson, Garçon
de quoi écrire, Gallimard, Folio, 1991, 105.
. Comme la justice, la vérité est hors de notre portée. La tâche des hommes
est de la poursuivre sans relâche en abandonnant tout espoir de jamais pouvoir
l’atteindre.
Jean d’Ormesson, Qu’ai-je donc fait,
Robert Laffont, 2011, Pocket, 301
. L’ambition m’était indifférente, mais l’argent ne m’était pas
indifférent. L’argent, c’était du solide, on pouvait faire des choses avec
l’argent, se dispenser d’avoir un de ces métiers dévorants qui vous ligotent
pour la vie, voyager, être libre, et même écrire, si on voulait. Vous vous
rappelez Chateaubriand: «Oh! argent, source de liberté, tu arranges mille
choses dans notre existence où tout est difficile sans toi. Excepté la gloire,
que ne peut-tu donner? Quand on n’a point d’argent, on est dans la dépendance
de toutes choses e de tout le monde.»
Jean d’Ormesson, Garçon
de quoi écrire, Gallimard, Folio, 1991, 282.
. L’argent ne fait pas le bonheur des riches; l’argent fait le bonheur des
pauvres.
Jean d’Ormesson, entrevista na apresentação de C’est l’amour que nous aimons, no Youtube
. Si vous n’aimez pas l’argent, rendez-le.
Jean d’Ormesson, em programa da TV francesa
. Je pense que le monde a toujours été au seuil des catastrophes,
que les catastrophes n’ont pas été évitées et qu'elles nous arriveront aussi.
Malraux, je crois, disait : “Paris aussi fera de très belles ruines.” Tout ce
qui est autour de nous, là, est condamné. Notre vie est condamnée, mais ça
n'empêchera pas les gens d'être heureux... Le monde est tricoté comme ça: vous
poursuivez des choses que vous n'atteindrez pas, et vous devez les poursuivre.
Tout ce que vous aimez disparaîtra, mais vous serez très heureux quand même. Le
monde est une vallée de larmes, et c’est une vallée de roses. Si vous dites que
c'est exclusivement une vallée de roses, vous êtes un imbécile, et si vous
dites que c’est exclusivement une vallée de larmes, vous êtes un imbécile
aussi. Des larmes et des roses, oui ! Et l’idéal, c'est de dire merci pour les
roses et merci aussi pour les épines. C'est un peu difficile, mais nous sommes
obligés d'être un peu héroïques, c'est-à-dire un peu gais, même si les barbares
arrivent, et ils finiront bien par arriver...
Jean d’Ormesson, entrevista a Le Point, 17.05.2012, em linha
. En baisse : la nation; l’autorité; la
tradition; la transmission;
les règles immuables; le bon sens, devenu, par la force caché des choses,
parce que la Terre
n’est pas plate, parce que l’espace est courbe, synonyme de stupidité; le
passé; l’hérédité; le mariage; les rites; l’orthographe; la
grammaire; le latin et le grec; la littérature française; le
point-virgule; l’hiver; peut-être les blondes ?
En hausse : la physique mathématique; la biologie; la
santé; l’âge moyen; l’invention; le jeu;
l’ironie; la dérision; le deuxième gré, le troisième, le
quatrième; la toile; l’opinion publique; une langue anglaise
tombée au niveau le plus bas; le chinois; l’humanitaire;
l’universel; l’été.
Jean d’Ormesson, Qu’ai-je donc fait,
Robert Laffont, 2011, Pocket, 224
. La science et la technique ont fait des progrès inouïs. Elles ont rendu
la vie plus facile et moins dure – et elles commencent à faire peur. Je crois,
je me trompe peut-être, que les hommes espéraient mieux. On assure qu’Einstein,
à la fin de sa vie, aurait préféré être plombier.
Jean d’Ormesson, C’est une chose
étrange à la fin que le monde, Robert Laffont, Pocket, 2011, p. 196
. Tout ce que la science peut faire, elle le fera.
Jean d’Ormesson, entrevista de 6 de Outubro de 2016
. - Avez-vous le sentiment d’avoir découvert des choses qui en valaient la
peine ? - J’ai surtout le sentiment d’avoir découvert qu’on pouvait
s’abstenir de découvrir. Vivre suffit. Il y a autant de merveilles dans la vie
la plus simple que dans la vie la plus savante ou la plus aventureuse.
L’essentiel est d’accepter que le monde soit cette fête en larmes, toujours
semblable, toujours diverse, dont la clé nous échappe. J’ai d’ailleurs mis trop
de temps à faire cette découverte. Et puis, tout de même, la justice. La
vérité. On n’y atteint jamais, vous le savez. Mais il faut y tendre.
Jean d’Ormesson, Garçon
de quoi écrire, Gallimard, Folio, 1991, 399-400.
. Il n’est pas tout a fait sur que, pour chacun de nous, les grands événements
soient ce qu’il y a de plus important.
Jean d’Ormesson, Garçon de quoi
écrire, Gallimard, Folio, 1991, 192
. Il ne détesterait pas laisser à d’autres le soin de s’occuper de sa
propre vie.
Jean d’Ormesson sobre La
Fontaine , Une autre
histoire de la littérature française, Gallimard, Folio, 2005, II, p. 49.
*
. Qu’ai-je donc fait ? J’ai essayé d’être libre. Je me suis moqué de
la mode, des entraînements, des prestiges de l’époque. Je me suis attaché à
Dieu, a la beauté, au plaisir qui n’avaient pas la faveur des temps où j’ai
vécu et qui étaient passés de mode. Je les ai achetés à la baisse, quand plus
grand-monde n’en voulait. Ils remonteront, je n’en doute pas. Encore un bon lot
de catastrophes inédites, encore un peut de hideur étalée à nos yeux, encore
quelques chagrins, et on se les disputera. Je n’ai pas attendu leur retour pour
les servir et les aimer.
Jean d’Ormesson, Qu’ai-je donc fait,
Robert Laffont, 2011, Pocket, 318
*
. Je ne suis pas toujours de mon avis. Ce
qui ne veut pas dire que je sois du votre.
Jean d’Ormesson, Qu’ai-je donc fait, Robert Laffont, Pocket, 133-134
*
. Et vous, en 2250, souhaiteriez-vous y être ?
En 2250, en dépit de la formule de Barbey d’Aurevilly : “Pour le climat, je
préfère le ciel ; mais pour la compagnie, je préfère l’enfer”, je souhaiterais
être au paradis.
Jean d’Ormesson, entrevista ao Paris Match, 22.09.2013
***
C’était bien.
1 comentário:
RIP. Fiquei curiosa. Vou procurar nas livrarias.
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